Qu’est-ce qu’un disjoncteur différentiel ? Fonctionnement, types et conseils d’installation

⚡ Le disjoncteur différentiel est un élément essentiel de votre installation électrique.

👉 C’est un dispositif de sécurité qui coupe automatiquement le courant lorsqu’une fuite supérieure à 30 mA est détectée entre phase et neutre.

Il protège les personnes contre les électrocutions et les appareils contre les courts-circuits, en détectant la moindre fuite de courant.

Dans ce guide, vous allez découvrir :

  • 👉 À quoi sert un disjoncteur différentiel (et pourquoi il est obligatoire)
  • ⚙️ Son fonctionnement en toute simplicité (phase, neutre, 30 mA…)
  • 🧰 Les différents types : AC, A, F… et comment bien les choisir
  • 📏 Le nombre de circuits autorisés, le branchement dans le tableau
  • 🧠 Et nos conseils pour éviter les erreurs fréquentes

Que vous soyez bricoleur, apprenti électricien ou simple curieux, ce guide est fait pour vous.


À quoi sert un disjoncteur différentiel ?

Le disjoncteur différentiel, aussi appelé DDR (dispositif différentiel à courant résiduel), est un élément clé de la sécurité électrique dans une installation domestique ou professionnelle.

👉 Il combine deux fonctions essentielles :

  1. Protection des personnes contre les fuites de courant à la terre (défaut d’isolement)
  2. Protection des circuits électriques contre les surcharges et les court-circuits

Autrement dit, il agit à la fois :

  • comme un interrupteur différentiel (détecte les fuites)
  • et comme un disjoncteur divisionnaire (coupe en cas de surintensité)

🧠 Exemple simple :

Si un fil électrique est abîmé dans un appareil (ex : lave-linge) et que du courant s’échappe vers la carcasse métallique → le disjoncteur différentiel détecte immédiatement la fuite (supérieure à 30 mA) et interrompt l’alimentation pour éviter toute électrocution ⚡

🔒 Une obligation réglementaire

La norme NF C 15-100 impose l’usage des disjoncteurs différentiels dans toute installation neuve ou rénovée.

📏 En fonction de la surface du logement :

  • Moins de 100 m² → au moins 2 DDR
  • Plus de 100 m² → au moins 3 DDR

📌 Résumé :

Le disjoncteur différentiel est un gardien silencieux de votre sécurité.
Il surveille en permanence le courant et coupe en cas d’anomalie, protégeant les personnes et les équipements.


Comment fonctionne un disjoncteur différentiel ?

Un disjoncteur différentiel fonctionne en comparant le courant qui entre (phase) avec celui qui sort (neutre). Il compare le courant entre et sortant, et coupe instantanément en cas d’écart supérieur à 30 mA.

Le fonctionnement d’un disjoncteur différentiel peut paraître technique… mais en réalité, c’est très simple à comprendre 🧠

👉 Il compare le courant qui entre dans le circuit (phase) avec celui qui en sort (neutre).
S’il détecte une différence supérieure à 30 mA, il coupe immédiatement le courant.

🔍 Comment il fait ça ?

À l’intérieur du disjoncteur, on trouve un petit tore (bobine en forme d’anneau) qui mesure en continu l’intensité circulant dans les deux conducteurs.

  • Si tout est normal, le courant “qui part” (phase) = courant “qui revient” (neutre) → ✅ Rien à signaler.
  • Si une partie du courant fuit vers la terre (ex. : à cause d’un câble abîmé), alors le disjoncteur détecte cette perte de courant → ❌ Il coupe tout.

⚠️ Pourquoi 30 mA ?

Ce seuil, imposé par la norme NF C 15‑100, correspond à un niveau de courant potentiellement dangereux pour l’homme, sans être mortel si la coupure est immédiate.

Intensité de fuiteRisqueAction
10 mATétanisation possible⚠️ Avertissement
30 mASeuil de déclenchement✅ Sécurité
> 50 mARisque de fibrillation cardiaque❌ Danger vital

🧠 À retenir :

Le disjoncteur différentiel est là pour sauver des vies, pas pour protéger vos appareils.

🔘 Le bouton “Test”

Tous les disjoncteurs différentiels sont équipés d’un bouton T.
Il simule une fuite de courant → le disjoncteur doit disjoncter immédiatement.

👉 Appuyez dessus tous les 6 mois pour vérifier qu’il fonctionne bien ✅
S’il ne saute pas : ⚠️ il est défectueux → à remplacer.


Quelle est la différence avec un interrupteur différentiel ?

Le disjoncteur différentiel et l’interrupteur différentiel se ressemblent, mais ils n’ont pas les mêmes fonctions :

  • L’interrupteur différentiel protège uniquement les personnes contre les fuites de courant.
  • Le disjoncteur différentiel protège à la fois les personnes et les circuits électriques.

🔍 Voici un tableau récapitulatif :

FonctionInterrupteur différentielDisjoncteur différentiel
Coupe en cas de fuite de courant✅ Oui✅ Oui
Coupe en cas de court-circuit❌ Non✅ Oui
Coupe en cas de surcharge électrique❌ Non✅ Oui
Protège les personnes✅ Oui✅ Oui
Protège les appareils et circuits❌ Non✅ Oui
Prix💶 Moins cher💶💶 Plus cher

💡 En résumé : l’interrupteur différentiel est utile, mais le disjoncteur différentiel est plus complet car il cumule toutes les protections.


Dans quels cas utilise-t-on un disjoncteur différentiel ?

Dans les logements d’habitation, l’installation électrique classique comprend généralement :

  • ✅ Des disjoncteurs différentiels (en tête de chaque rangée ou groupe de circuits)
  • ✅ Et des disjoncteurs divisionnaires (pour chaque circuit : éclairage, prises, électroménager…)

👉 Le disjoncteur différentiel combine les deux fonctions :
🔌 protection différentielle (fuite de courant)
protection contre les surcharges et courts-circuits

Où les retrouve-t-on principalement ?

  • 🏠 Dans les logements, ils remplacent de plus en plus les interrupteurs différentiels + disjoncteurs divisionnaires (surtout en rénovation ou en tableau compact)
  • 🧰 En rénovation, ils font gagner de la place dans les coffrets électriques
  • 🏭 En industrie ou tertiaire, les interrupteurs différentiels restent très utilisés (souvent associés à des protections moteur ou disjoncteurs modulaires)

🧠 À retenir :
En maison, on utilise des disjoncteurs différentiels en tête de rangée, plus compacts et complets que l’ancien duo interrupteur + disjoncteur.


Quels sont les différents types de disjoncteurs différentiels ?

Il existe plusieurs types de disjoncteurs différentiels, adaptés aux circuits qu’ils protègent.
Ils se différencient par leur capacité à détecter différents types de courant résiduel.

Le courant résiduel, c’est une fuite de courant anormale qui s’échappe d’un circuit, souvent vers la terre, sans revenir par le neutre. Ce déséquilibre peut révéler un risque d’électrocution ou un défaut d’isolement dans l’installation.

👉 Le choix du bon type est essentiel pour une protection efficace.

🟩 Tableau des types les plus courants :

Type de différentielDétecte quoi ?Utilisation recommandée
Type ACFuites de courant alternatif uniquementCircuits classiques : éclairage, prises
Type AFuites alternatif + pulsé (composante DC)Lave-linge, plaques à induction, VMC, IRVE
Type F (ou HPI)Idem type A + haute immunitéAppareils sensibles : congélateur, alarme, NAS
Type BFuites courant continu (DC)Panneaux solaires, bornes de recharge, industrie

🔎 Note pour mieux comprendre :

Un courant pulsé (ou composante DC) est un courant continu mais instable, généré par certains appareils électroniques modernes (ex. : moteurs à variation de vitesse, alimentation à découpage…). Ces courants ne sont pas détectés par les disjoncteurs différentiels de type AC, d’où l’importance d’utiliser un type A ou type F pour ces équipements.

🛠️ En pratique :

  • Pour une maison classique, la norme NF C 15‑100 impose :
    • Au moins 1 différentiel de type AC
    • Au moins 1 différentiel de type A

👉 Le type F (ou HPI) est recommandé pour les circuits critiques (congélateur, frigo, alarme…)
👉 Le type B est réservé aux cas très spécifiques (solaire, véhicules électriques avec courant DC)

💡 À retenir :

Choisir le bon type de différentiel, c’est éviter les coupures intempestives… ou pire, un danger non détecté.


Comment choisir le bon disjoncteur différentiel ?

Bien choisir son disjoncteur différentiel est essentiel pour garantir une protection efficace de son installation électrique et respecter la norme NF C 15-100.

👉 Voici les 3 critères principaux à prendre en compte :

1. ✅ Le type (AC, A, F…)

C’est le critère le plus important, car chaque type protège contre différentes formes de courant de fuite.

  • Type AC → pour les circuits “simples” (prises, éclairage)
  • Type A → pour les appareils électroniques (lave-linge, plaques…)
  • Type F/HPI → pour les appareils sensibles aux micro-coupures (NAS, congélateur…)

💡 Une installation conforme doit avoir au moins un type AC et un type A.

2. ⚖️ L’intensité (calibre en Ampères)

Le calibre indique le courant maximal que le différentiel peut supporter avant de disjoncter pour surcharge.

Les plus courants sont :

  • 40 A → pour la majorité des circuits
  • 63 A → pour des installations plus puissantes (plus de circuits)

👉 La puissance cumulée des disjoncteurs en aval (donc après celui-ci) ne doit pas dépasser 80 % de l’intensité nominale du différentiel.

3. 🧲 La sensibilité (30 mA)

La sensibilité standard pour l’habitat est de 30 milliampères (0,03 A) :

  • C’est le seuil de déclenchement en cas de fuite
  • Obligatoire dans les installations résidentielles
  • Garantit la protection des personnes

👉 Il existe d’autres seuils (300 mA, 500 mA…) mais ils sont réservés aux installations industrielles ou spécifiques.

📐 Nombre de différentiels selon la surface :

Surface logementNombre minimum de DDR
Moins de 35 m²1
Entre 35 et 100 m²2
Plus de 100 m²3

📌 Ces disjoncteurs doivent être répartis par groupe logique de circuits (puissance, prises, lumières…).

🧠 À retenir :

Le bon disjoncteur différentiel, c’est le bon type + la bonne intensité + la bonne sensibilité, adapté à votre installation et conforme à la norme.


Où et comment brancher un disjoncteur différentiel ?

Le disjoncteur différentiel se place dans le tableau électrique, à un endroit stratégique : en tête d’un groupe de disjoncteurs divisionnaires. Il protège ainsi plusieurs circuits à la fois (prises, éclairage, électroménager…).

📌 Emplacement dans le tableau

  • Il se fixe sur le rail DIN, comme les autres modules.
  • Il doit être facilement accessible pour être testé ou remplacé.
  • Il occupe 2 modules, parfois plus selon le type.

👉 Il est toujours installé en amont (avant) des disjoncteurs divisionnaires.

🔗 Schéma de principe :

comment-branchement-disjoncteur-differentiel-tableau-electrique

🔌 Branchement pratique

  • Phase et neutre arrivent en haut du différentiel (bornes d’entrée).
  • La sortie (bas du DDR) alimente les disjoncteurs divisionnaires via :
    • Des fils rigides H07VK de section adaptée
    • Ou un peigne d’alimentation isolé (plus propre et sécurisé)

⚠️ Le neutre doit toujours passer par le DDR → jamais le court-circuiter !


Combien de disjoncteurs peut-on mettre sous un disjoncteur différentiel ?

La norme NF C 15-100 impose une règle très claire :
👉 Un disjoncteur différentiel ne peut protéger que 8 circuits maximum.

Autrement dit, pas plus de 8 disjoncteurs ne doivent être raccordés à un même différentiel. (prises, lumières, électroménager…) sous un même DDR, même si le calibre semble suffisant.

📊 Exemple pratique :

Disjoncteur différentielNombre de circuits en avalConforme à la norme ?
40 A avec 5 disjoncteurs✅ 5 circuits✅ Oui
63 A avec 8 disjoncteurs✅ 8 circuits✅ Oui
63 A avec 9 disjoncteurs❌ 9 circuits❌ Non

⚠️ Pourquoi cette limite ?

Même si le différentiel supporte une certaine intensité (40 A ou 63 A),
le nombre de circuits est limité à 8 pour garantir :

  • une bonne détection des défauts d’isolement,
  • une sélectivité efficace en cas de fuite ou court-circuit,
  • une meilleure organisation des circuits (logique par usage).

📌 À retenir :

🧠 Limitez à 8 circuits par disjoncteur différentiel, toujours.
Ce n’est pas une question de puissance, mais de sécurité et de conformité à la norme.


Que faire si un disjoncteur différentiel saute sans raison ?

Un disjoncteur différentiel qui saute de manière répétée ou “sans raison apparente” est souvent le symptôme d’un défaut réel. Il ne coupe jamais au hasard.

Voici comment analyser la situation.

🔍 1. Identifier la cause possible

Cause fréquenteExplication
🔌 Appareil défectueuxFuite de courant vers la terre (lave-linge, ballon…)
💧 HumiditéPrise extérieure, salle de bain, ballon ECS
🧯 Câble abîmé ou mal isoléVieillissement ou choc
Surcharge ponctuelleTrop d’appareils branchés simultanément
📡 Perturbations électroniquesAppareil sensible mal filtré (micro-ondes, VMC)

🛠️ 2. Tester en 3 étapes (diagnostic rapide)

  1. Tout éteindre, y compris le différentiel concerné
  2. Rallumer le différentiel seul → s’il saute encore → défaut probable
  3. Rallumer les disjoncteurs divisionnaires un par un, pour identifier le circuit fautif

👉 Une fois le circuit identifié → débrancher les appareils puis tester à nouveau.

🔁 3. Vérifier le bouton “Test”

Pense à appuyer sur le bouton T de ton différentiel :

  • S’il saute → ✅ OK, fonctionnel
  • S’il ne saute pas → ⚠️ À remplacer

🔗 Aller plus loin : guide complet

🧠 Pour un diagnostic détaillé et d’autres causes possibles (Linky, humidité, nuit…), consulte notre guide :
👉 Pourquoi un disjoncteur saute ? Diagnostic complet

📌 À retenir :

Un disjoncteur différentiel qui saute réagit à un danger : il faut toujours chercher l’origine plutôt que le forcer à rester en marche.


Foire aux questions (FAQ)

Voici les réponses aux questions les plus fréquentes sur les disjoncteurs différentiels, issues des recherches des internautes.

Est-ce obligatoire d’installer un disjoncteur différentiel ?

Oui. La norme NF C 15-100 impose leur présence dans toutes les installations électriques neuves ou rénovées.
Ils assurent la sécurité des personnes, en complément des disjoncteurs classiques.

Quelle est la différence entre disjoncteur différentiel et interrupteur différentiel ?

Le disjoncteur différentiel protège les personnes ET les circuits électriques (contre court-circuits et surcharges).
L’interrupteur différentiel protège uniquement contre les fuites de courant.
👉 Le disjoncteur est donc plus complet, mais aussi plus cher.

Combien de disjoncteurs peut-on mettre sous un différentiel ?

La norme impose un maximum de 8 circuits sous un même disjoncteur différentiel.
Peu importe son calibre (40A, 63A…), on ne doit pas dépasser 8 disjoncteurs en aval.

Comment tester un disjoncteur différentiel ?

En appuyant sur le bouton « T » présent sur l’appareil.
Le courant doit immédiatement se couper. Si rien ne se passe : le disjoncteur est défectueux.

Quelle sensibilité choisir pour un disjoncteur différentiel ?

La sensibilité obligatoire en résidentiel est de 30 mA.
C’est le seuil qui permet de protéger efficacement contre les électrocutions.

Quel type de disjoncteur différentiel pour une pompe à chaleur ?

Une pompe à chaleur nécessite généralement un type A, voire type F (HPI) si elle est sensible aux micro-coupures.

Que faire si un disjoncteur différentiel saute sans raison ?

Il faut vérifier s’il y a :

  • une fuite de courant (appareil défectueux)
  • une surcharge (trop d’appareils)
  • un défaut d’isolation
  • 👉 Voir notre guide complet ici

🔙 Envie d’aller plus loin ?

Vous souhaitez découvrir d’autres types de disjoncteurs ou approfondir le sujet ?
👉 Consultez notre page complète dédiée aux disjoncteurs : fonctionnement général, branchement, choix selon les appareils, normes NF C 15-100, et bien plus encore.